États-Unis Comment les drones soutiennent-ils les missions du ministère de l’intérieur ?

AIR&COSMOS


Le DOI, l’équivalent du ministère de l’intérieur, a publié un rapport venant faire le bilan de l’emploi de drones au cours de l’année 2018.
L
e 30 mars,le DOI (department of interior) américain a publié un rapport consacré aux missions réalisées par les drones. Les agents du ministère de l’Intérieur sont ainsi de plus en plus nombreux à avoir recours à ce type d’aéronefs dans la conduite de leurs missions. Cette technologie représente une valeur ajoutée sur de nombreux plans et dispose d’un champ applicatif varié.
Ces missions conduites par le DOI américain apparaissent équivalentes à celles conduites en France. L’emploi de drones ne se distingue pas particulièrement, bien que la taille du territoire des Etats-Unis implique des chiffres plus importants. Ce sont ainsi plus de 10 300 vols de ces aéronefs qui ont été conduits au cours de l’année 2018. Une progression estimée à 108 % en comparaison de l’année 2017, qui avait quand même enregistré 4 976 vols.
Au regard de la réglementation en vigueur aux Etats-Unis, les drones sont principalement employés en zones rurales ou au-dessus d’espaces non peuplés. Comme l’explique le rapport du DOI, les opérations impliquant des drones sont « souvent réalisées au-dessus de zones isolées, dans des environnements complexes et lors de conditions climatiques pouvant représenter un danger pour le personnel ». Rappelons tout de même que si certains drones disposent d’une bonne résistance au vent, ces aéronefs ne peuvent quand même pas être déployés lors de tempêtes ou d’averses sévères. Ils ne peuvent donc pas se substituer aux personnels humains dans toutes les conditions climatiques.
Moyens
L’ensemble des bureaux et agences du département de l’Intérieur américain opérait en 2018 une flotte composée de 531 drones. Ces drones sont principalement des Vtol (vertical take-off and landing). Il faut dire aussi qu’aux Etats-Unis, la FAA (Federal Aviation Administration) interdit les vols hors vue (Bvols), pour lesquels des drones à voilure fixe sont employés. Il apparaît donc logique que des drones à voilure tournante soient déployés. Afin de faire voler ces vecteurs, il a été nécessaire de former des agents fédéraux pour qu’ils puissent les mettre en œuvre. Ce sont ainsi plus de 350 membres de l’administration publique américaine qui ont obtenu leur licence de pilotage.
Mais revenons au cœur du sujet. Pourquoi les drones sont-ils employés par les agents du DOI dans la conduite de leurs missions ? Tout d’abord, ils représentent une alternative à forte valeur ajoutée en comparaison des moyens traditionnels. Les hélicoptères, qui permettent également de réaliser des prises de vues aériennes,sont beaucoup plus chers à mettre en œuvre, beaucoup plus longs à déployer et peuvent représenter un danger dans certaines situations complexes. Quant aux personnels au sol, ils ne peuvent pas disposer d’une vision d’ensemble de la scène ou zone sur laquelle ils interviennent et leurs missions peuvent parfois s’avérer dangereuses. De plus, dans certains cas, des infrastructures doivent être déployées afin qu’ils puissent mener à bien leurs missions. On pense notamment aux inspections de bâtiments ou ouvrages d’art. Le drone peut donc être déployé en quelques minutes, à moindre coût, et réaliser des prises de vues complètes. Le rapport publié par le DOI estime ainsi que le gain de temps obtenu lors de l’emploi de drones représente un ratio 1 pour 7 et le gain de coût correspond à un ratio 1 pour 10.
Senseurs
Les capteurs embarqués viennent différencier les drones entre eux et peuvent représenter un intérêt notable en fonction de la mission conduite. « Capables d’emporter une variété de capteurs modulaires et dotés d’une portée étendue ainsi que d’une bonne endurance, ces aéronefs fournissent aux gestionnaires fonciers, aux équipes de secours, aux pompiers et aux scientifiques des capacités aériennes importantes permettant de réduire le risque et le coût inhérents aux missions à risques » détaille le rapport du DOI.
Les drones peuvent ainsi être employés par les pompiers et représentent un soutien dans diverses missions. Ils peuvent être mis en œuvre pour les opérations de recherche et sauvetage, en ayant une vue globale d’une zone et en détectant la présence d’individus grâce à un capteur infrarouge, par exemple. Ils peuvent également permettre d’appréhender une situation en observant la scène d’un sinistre ou d’un accident et ainsi en identifiant les potentiels risques pouvant être rencontrés lors de l’intervention. Enfin, usage le plus courant, les drones peuvent être déployés afin de lutter contre les incendies et feux de forêt. Ils sont notamment utiles en post incendies, afin de détecter la présence de potentiels points chauds qui seraient à l’origine d’une reprise de feu.
Les drones peuvent également être employés pour la conduite de missions d’inspection, qu’il s’agisse de bâtiments, d’infrastructures publiques ou bien encore d’ouvrages d’art. Certains présentent l’avantage de disposer d’une nacelle pouvant s’incliner et ainsi d’observer des éléments difficilement visibles à l’œil nu.
Les aéronefs pilotés à distance sont également employés par des agents étatiques afin de suivre l’évolution de la faune et de la flore. L’intelligence artificielle contenue dans certains drones permet ainsi de collecter des données pertinentes. Par ailleurs, les drones permettent d’observer les animaux sans venir les perturber dans leur habitat naturel. Ces vecteurs peuvent enfin être employés dans le cadre de la gestion des ressources naturelles ou afin de suivre certaines catastrophes naturelles ou désastres environnementaux. Des drones ont été déployés à la suite à l’éruption du volcan Kilauea, situé sur l’île d’Hawaï. Les aéronefs ont permis de suivre l’évolution du sinistre et de planifier les opérations de secours, ainsi que l’intervention des pompiers et forces de secours. L’activité du volcan a été mesurée grâce à l’emport de capteurs thermiques, mais également de détecteurs de gaz, explique le rapport du DOI.
Les agents du ministère de l’Intérieur américain ont également eu recours aux drones afin de réaliser des livraisons. Des essais ont été conduits afin d’acheminer des défibrillateurs. D’autres projets sont à l’étude dans le but d’étendre l’emploi des drones, qui devraient de plus en plus devenir des alliés fidèles des travailleurs publics.
Les drones au sein du DOI en 2018
• 10 342 vols
• 25 types de mission
• 42 Etats
• 531 drones
• 359 opérateurs
• 1,67 M$ (coût global)
Flotte de drones (coût total d’acquisition 1,9 M$)
• 486 3DR Solo
• 20 Fire Fly
• 10 Mavic
• 6 M600
• 5 MLB Super-Bat
• 2 EVO
• 1 H10
• 1 Vapor 55
Justine Boquet

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