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Une antenne mobile, une petite armoire informatique et un ordinateur. Le système tient en peu de choses. Son objectif ? « Détecter, sur une zone définie, les drones autorisés à voler de ceux qui ne le sont pas », présente Jean-François Adam, fondateur et dirigeant de Drone XTR. La start-up havraise de quatre personnes a entamé, en fin d’année, la commercialisation de sa solution, brevetée en 2016 et validée par la Direction générale de l’armement.
“Désormais, le drone est à la portée de tout le monde, il peut parcourir un kilomètre en quelques dizaines de secondes, sans être vu ni entendu, et les entreprises ne sont pas à l’abri d’actes malveillants ou d’espionnage industriel”, observe Marin David, responsable commercial,. En partenariat avec l’entreprise normande Arelis, qui industrialise le système, Drone XTR cible en particulier les sites sensibles Seveso seuil haut.
Pas de radars ou caméras, l’installation peut être déposée dans une salle de contrôle existante, sans personnel supplémentaire. Sur un écran, les drones qui survolent la zone apparaissent sur la carte : ceux “amis” renseignés dans la base de données mais aussi les intrusions, qui font l’objet d’un déclenchement d’alarme.
Système à la location
Avec une portée initiale de 10km, la technologie utilisée, gardée confidentielle, capte les flux des appareils, enregistre leur trajectoire et leur immatriculation. ” Ils n’es pas question ici de neutralisation, qui reste du ressort des forces de l’ordre”, précise le responsable de développement Antoine Lafarge . Pour un tarif de base de 3 500€ pas mois, le système est proposé à la location sur vingt-quatre mois, “pour permettre une mise à jour régulière des nouvelles versions de drones”. Un kit “très accessible”, unique sur le marché, qui capterait “98%” de ces petits engins volants. En Normandie la centrale nucléaire de Paluel a été la première à être équipée.
Drone XRT a lancé la commercialisation de son système de détection. (Photo : Ouest France)
Depuis Septembre, la start-up a procédé à trois installations et une dizaine d’autres sont espérées pour cette année. Drone XTR, qui travaille sur le projet depuis 2014 et prévoit de s’installer au sein du nouveau Centre d’innovation drones Normandie (CIDN), près de l’aéroport du Havre, ambitionne un chiffre d’affaires de 2 millions d’euros d’ici à décembre.
Bastien BOCQUEL.